De Parsifal comme thérapie!
novembre 15, 2024Assemblée générale annuelle
janvier 23, 2025Pour la dernière conférence de l’année ce samedi 14 décembre, François Poutaraud, artiste lyrique et José de Mendiguren, respectivement Vice-Président et Président du Cercle nous ont expliqué ce qu’était un Heldentenor, ténor héroïque wagnérien et ont rendu hommage au plus célèbre d’entre eux, Wolfgang Windgassen, disparu il y a exactement 50 ans.
On ne nait pas ténor héroïque, mais on le devient après de longues années de travail et d’évolution de la voix: une vingtaine d’années sont souvent nécessaires pour que la voix acquiert cette largeur vocale, cette intensité, cette homogénéité et cette endurance nécessaires pour faire un bon ténor wagnérien.
François Poutaraud nous a retracé l’évolution des orchestres ( de plus en plus larges , avec l’arrivée des instruments à vent, des cuivres, des percussions) et par voie de conséquence des voix, de Monteverdi à Wagner, en passant par Mozart, c’est à dire de la fin de la renaissance à l’époque baroque, puis classique et enfin romantique. Il a également insisté sur la dramaturgie et le profil des rôles.
Avec des exemples, il nous a montré l’évolution des voix, des tessitures, des timbres, du ténor baroque (Bach) au tenor mozartien, au bel canto, au tenor lyrique (Roberto Alagna, Jonas Kaufmann), au tenor lyrico-spinto (Franco Corelli)) et au ténor dramatique. Celui-ci doit avoir à la fois la plus grande largeur vocale, descendant pratiquement jusqu’au baryton, avec une plénitude sur toute la tessiture, en particulier en passant des medium aux aigus, et des harmoniques lui permettant de passer au dessus de l’orchestre. Les chanteurs offrant ces caractéristiques sont très rares. On peut actuellement citer le ténor autrichien Andreas Schager.
José de Mendiguren nous a pour sa part retracé la carrière de Wolfgang Windgassen. Né en Savoie en 1914, d’un père ténor réputé et d’une mère soprano colorature , il va débuter comme machiniste puis figurant à l’opéra de Stuttgart, avant d’aborder un répertoire léger puis des roles plus lourds et d’être finalement recruté par Wieland Wagner pour la réouverture de Bayreuth en 1951. Il deviendra très proche de Wieland Wagner, à qui il vouait une grande admiration, incarnera le « Neues Bayreuth » et y chantera près de 20 ans, jusqu’en 1970. On l’associe à Tristan, Parsifal, Lohengrin, Tannhäuser, Walther, Sigmund, Siegfried…
Le conférencier nous a régalé avec des extraits où on n’a pu qu’être saisi par la largeur vocale, l’homogénéité de la voix, la pureté du timbre, et et la force dramatique qui en résulte.
Wolfgang Windgassen a également brillé dans des rôles non wagnériens (Don José, Otello…).
Après Bayreuth, il a pris la direction de l’opéra de Stuttgart où il est mort en décembre 1974, à seulement 60 ans.